mercredi 22 juillet 2009

Search, hope and find!

Mardi 21 juillet 2009. Quelques jours ont passé depuis le dernier message et bien des choses ont changé.

Première bonne nouvelle : les bagages ont fini par arriver, au rythme indien bien-sûr. Attendues d’abord pour le samedi, elles sont arrivées le dimanche dans la soirée alors qu’on nous avait prévenus qu’elles arriveraient vers 10h du matin… Il aura été compliqué ce trajet Paris-Pune !

Deuxième bonne nouvelle : nous avons trouvé un appart ! Après deux jours de visites (dont beaucoup auront été inutiles puisque de toutes façons, le propriétaire refusait de louer à des étudiants, encore moins étrangers), nous avons opté pour un 2BHK dans le quartier « Model Colony » sur la « Harekrishna Mandir Road ». Par ‘2BHK’, comprendre : 2 Bedrooms, 1 Hall, 1 Kitchen. L’appartement nous plaît, les négociations commencent et ce n’est pas de tout repos. Depuis dimanche, toutes nos soirées y sont consacrées. Il faut d’abord faire bonne impression au propriétaire, de brillantes et sages étudiantes nous sommes. Ensuite, faire la liste de tout ce qui ne va pas dans l’appartement, les choses qu’on voudrait voir faites avant de payer. Nous en sommes donc à l’aspect financier… (10 000 rs = 150 euros)
- Location : 15 000 rs, pas négociée car jugée honnête
- Caution : 50 000 rs, négociée à 40 000 rs payables en 2 fois
- Commission : 30 000 rs, négociée à 25 000 rs payables en 2 fois

On était plutôt fières de nous^^ Mais la partie n’est pas gagnée pour autant tant il est difficile d’obtenir ce que l’on veut au pays de Gandhi… Mais c’est amusant de pouvoir apprécier l’organisation indienne ou plutôt l’absence d’organisation. Les exemples sont tellement nombreux ! En voici un. Nous arrivons lundi soir pour emménager et signer le contrat (que l’on avait longuement réclamé). Premier constat, les aménagements demandés n’étaient évidemment pas tous faits, mais tout au long des négociations, nous avons vu le nombre d’ouvriers se multiplier de façon quasi exponentielle. Ils arrivaient sur un coup de fil, tantôt avec quelques ampoules, ou les bras chargés de serpillères, de mètres pour prendre des mesures, etc. Bémol, parmi eux, deux enfants dont un qui n’avait pas plus de 7 ans… Deuxième constat, point de contrat puisque les avocats ne travaillent pas le soir. Hmm, n’ont-ils pas eu toute la journée pour pensez à cela ? Pas de problème, rendez-vous reprogrammé à 19h30 le lendemain. Rebelote en pire : 1h30 de retard, point de contrat (trop de pluie pour cela). Rendez-vous reprogrammé pour ce soir 19h15 (perso, je ne vois pas à quoi servent les « 15 min » puisqu’on sait tous que ce sera à ENVIRON 19h30, en encore, je suis gentille). So here we are, attendant la propriétaire et le contrat.

Ce manque d’organisation est peut-être ce qui fait que les démarches sont si longues et complexes en Inde. Nous avons eu tout le loisir d’en faire l’expérience pour les inscriptions à l’université. En photo, petit papier rose que nous avons mis deux jours à compléter, faire signer et tamponner. Nous sommes maintenant inscris et les cours devraient commencer début août. En attendant, nous avons pu découvrir le département de Sociologie, celui auquel nous sommes tous affiliés, sauf Héloïse qui est au Fergusson College. Nous avons rencontré quelques étudiantes et professeurs très sympathiques. Tout se présente bien de ce côté-ci.

On me demande souvent comment je me sens après quelques jours en Inde. Je dirais que le sentiment que j’éprouve le plus souvent ici n’est ni l’étouffement, la tristesse, ou au contraire l’euphorie, mais l’incompréhension. Quand on arrive en Inde, on ne comprend rien.
Déjà, il y a le problème de la langue. Malgré tous nos efforts pour apprendre l’alphabet, le Maharthi ou le Hindi restent pour l’instant hors de portée. Et l’anglais ? Il est très peu parlé par les chauffeurs de rickshaws -nos trajets se passant la plupart du temps en rickshaws-, un peu par les commerçants et bien par les personnes qui font ou ont fait des études. Mais cet accent bizarre, l’accent indien, lui, il est toujours là. Les « r » sont roulés, les « f » deviennent des « p » (« copy » = coffee), les « the » des « de », etc. Mais on finit toujours par s’habituer, hein ? Le seul problème est que nous aussi, avec notre accent français, devons nous faire comprendre, et pour cela il n’y a qu’une solution : prendre l’accent indien. Alors bien que j’aie dit cela en plaisantant avant mon départ, c’est avéré, je reviendrai avec l’accent indien.
L’incompréhension ne vient pas seulement de la langue. C’est la mentalité indienne qui est difficile à cerner. On attend toujours, mais on ne sait jamais vraiment pourquoi. On négocie, mais on ne comprend pas les arguments de l’autre partie. Ayant déjà attendu plus d’une heure, on doit aller faire la queue ailleurs pour avoir le taux de change d’aujourd’hui alors que la personne qui nous demande ce taux de change n’a, elle, que trois pas à faire pour l’obtenir. Pas de réseau sur mon portable ? C’est normal, il est « trop tard ». Et si je ne capte pas le matin, c’est parce qu’il est trop tôt ? Je pourrais continuer comme ça pendant des heures.

Ça c’est l’Inde, celle dont on fait l’expérience en quelques jours ; tout n'est qu'une question d'étonnement, de capacité a s'étonner.

3 commentaires:

  1. Hey Elise, c'est Sim & dad, on vient de lire ton texte. Il faut avouer que c'est particulièrement rock'n'roll. Le garçon de 7 ans j suis sûr que c'étais du bénévolat :).
    Dad pense que c'est encore pire que ce qu'il imaginait.

    Biz

    RépondreSupprimer
  2. Quand on arrive en Inde, on ne comprend rien. C'est vrai. Mais il est encore difficile de comprendre l'inde sans arriver. Je suis lire votre blog avec intérêt. j'espère que vous serez heureux de vivre dans la ville quand vous partirez.

    RépondreSupprimer
  3. Elise,
    Dès que tu as l'accent indien, fais-nous en profiter, tu dois être équipée avec webcam, je suis curieuse d'entendre une choletaise avec l'accent indien.
    Bises. @ +

    RépondreSupprimer